A propos de l'AAE

L'HISTOIRE D'UNE ASSOCIATION À VOCATION CONTINENTALE

L’Association Africaine de l’Eau, connue à l’origine sous le nom d’UAWS (Union of African Water Suppliers), a été créée après de nombreuses négociations, qui lui prédisaient un avenir incertain. Lentement mais sûrement, elle s’est construite une identité en devenant une association incontournable des professionnels de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement. Ses 31 ans d’existence ont été marqués par un riche passé et de nombreuses réalisations.

Première partie : Les débuts Motivations et objectifs

1- Motivations et objectifs

En raison de la baisse continue de la pluviométrie, de l’augmentation de la population et des problèmes de santé et d’assainissement, les pères fondateurs de l’UAWS ont ouvert la voie à la future UAWS lors d’une réunion préparatoire à Abidjan le mercredi 7 février 1979. Face aux problèmes incessants qui gangrènent le secteur de l’eau, cette Union apparaissait cruciale.

2- Approches et négociations

Plusieurs présidents originaires de toute l’Afrique ont partagé l’honneur de présider aux destinées de l’UADE, conférant ainsi à cette Union la vocation continentale que lui avaient assignée ses pères fondateurs.

  • Ivoirien Marcel Zadi Kessy (1980-1990)
  • Marocain Fouad Mohamed Djerrari (90-92)
  • Gabonais François Ombanda (92-94 et 97-99)
  • Le Ghanéen E.K. Y Dovlo (94-96)
  • les présidents béninois Geofroy Chekete (février-décembre 96) et Tamama Roufaï (janvier-juin 97)
  • Le Sénégalais Abdoulaye Bouna Fall (2000-2002)
  • Le Tunisien Abdelaziz Mabrouk (2002-2004)
  • Le Congolais Pene Shako (2004-2006)

Mais quelles difficultés au départ ! En effet, la réunion de février 1979 mentionnée plus haut n’a eu lieu qu’après des tractations diplomatiques agressives et de longue haleine à travers l’Afrique et le monde.

Deuxième partie : Développer l’Union

1- Le premier congrès à l’hôtel Ivoire (4 – 8 février 1980)

Le premier Congrès s’est tenu du 4 au 8 février 1980 à l’Hôtel Ivoire à Abidjan. Le Congrès d’Abidjan a été un immense succès, bien au-delà des attentes des membres fondateurs, avec un taux de nouveaux membres prometteur (18 membres) et un accord sur les différents points de vue concernant les questions soulevées.

Ainsi, le 08 février 1980, à l’issue du Congrès d’Abidjan, les nominations aux postes importants de l’Union ont été faites à la satisfaction générale.

2- Structures et Membres

Pour son fonctionnement, UAWS a créé plusieurs organes.

  • Le Congrès, qui a lieu tous les deux ans, est un forum scientifique et technique au cours duquel l’Assemblée fait le point sur le développement du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement en Afrique.
  • L’Assemblée générale, qui se tient une fois par an, réunit les représentants mandatés des membres réguliers, affiliés et honoraires. Organe suprême de l’Association, elle ratifie les décisions ou les propositions formulées par le Bureau exécutif.
  • Le Bureau exécutif gère et représente l’entité politique de l’Association. Il propose les actions et les décisions qui seront discutées par l’Assemblée générale. Il est chargé de gérer et de traiter les affaires et les intérêts communs de l’Union.
  • Le Conseil scientifique et technique étudie l’ensemble des problèmes qui se posent dans tous les domaines d’activité de la production et de la distribution publique d’eau ou d’assainissement.
  • Le Secrétariat administratif est l’agent exécutif permanent du Conseil exécutif. A ce titre, il accomplit les tâches qui lui sont confiées par ce dernier. Il diffuse les informations sur les affaires courantes, assure la correspondance et tient les registres des procès-verbaux de l’Union.

Il existe trois types de membres : les membres réguliers, les membres affiliés et les membres honoraires. De 18 membres réguliers en 1980, ce nombre est passé à 37 depuis l’Assemblée générale du Cap en 2003. On constate également une tendance à l’augmentation des membres affiliés et individuels, la vocation internationale de l’UAWS s’affirmant davantage au fil du temps.

En ce qui concerne les ressources, l’Union compte principalement sur les contributions de ses membres, mais aussi sur les dons et les aides des agences internationales.

En ce qui concerne la communication, l’UAWS a créé dès le début (dès 1982) un bulletin trimestriel appelé UAWS-INFO. Ce journal, qui a plus de 21 ans, a toujours servi de liaison entre les membres de l’Union.

6- De nombreuses actions menées à bien

  • Compte tenu des objectifs qu’elle s’est fixés, l’UAWS a réussi à :

    • Fournir à ses membres les résultats d’études, de recherches et d’enquêtes dans tous les domaines d’activité ;
    • Susciter l’intérêt général et le désir d’améliorer les moyens de la profession ;
    • Entretenir des relations étroites avec tous les organismes régionaux, continentaux et internationaux liés à l’objectif de l’Association ;
    • Organiser des congrès, colloques, séminaires, ateliers et sessions techniques ;
    • Instituer des prix et des distinctions afin de promouvoir et d’encourager les membres à être plus performants.

3- Un appel continental et international

Le 5 avril 1982, le deuxième congrès de l’UADE s’est tenu à Rabat, suite à l’assemblée constitutive tenue à Abidjan. Le thème retenu était : La tarification, la gestion des abonnés et la formation professionnelle.

Au-delà du succès de ce congrès, il y a eu l’appel marquant de M. Divungi Di Ndinge, membre fondateur de l’UAWS et nouveau ministre des Ressources énergétiques et hydrauliques du Gabon. Cet appel a retenu l’attention des congressistes car il interpellait tous les décideurs, tous les gouvernements africains, ainsi que l’UAWS et ses membres.

Cet appel lancé à Rabat a suscité des réactions favorables en juin 1985 à Libreville, à l’occasion du troisième congrès, puisque les ministres de tutelle de quelques sociétés membres de l’UAWS ont décidé de discuter des activités de l’Union.

D’autre part, le thème du Congrès, « La Décennie à mi-parcours » était l’appel de l’UAWS à la conscience internationale suite à l’appel des Nations Unies.

4- Changement de siège (mars 1988)

Suite à l’Assemblée générale extraordinaire de Bangui en mars 1988, plusieurs décisions ont été prises :

  • Le siège de l’Union était désormais situé à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
  • Les fonctions du Secrétaire Administratif seront assurées par la Société de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (SODECI).
  • L’Assemblée Générale a décidé de maintenir en l’état la composition du Bureau Exécutif (tel que renouvelé pour la dernière fois en mars 1986) jusqu’à l’Assemblée Générale prévue à Abidjan en février 1990 à l’occasion du 5ème anniversaire de l’UADE..

Un autre changement est intervenu à Bangui au niveau de la présidence de l’UAWS. Le président Marcel Zadi Kessy n’a pas souhaité briguer un nouveau mandat. En effet, deux ans plus tard, lors du 5ème congrès tenu à Abidjan, le premier président de l’UADE a cédé son siège au Marocain Fouad Mohamed Djerrari.

5- Nombreux congrès organisés

Douze congrès (dont celui d’Accra) ont été organisés depuis la création de l’Union. Les congrès sont des forums internationaux au cours desquels des experts du monde entier viennent présenter leurs expériences sur plusieurs sujets concernant l’eau, l’assainissement et l’environnement.

Outre les congrès, de nombreux séminaires et ateliers ont été organisés sur des sujets intéressants dans les différents domaines d’activité des membres corporatifs.

Troisième partie : Les nouvelles lignes d’action

La réorganisation de l’UADE a été initiée en 2000 juste après le Congrès de Durban et s’est concrétisée par la mise en place d’un Comité Ad Hoc d’experts et de consultants, dont M. Traoré Zakari. Le processus a consisté à essayer de trouver ce que pourrait être la nouvelle mission et les lignes d’action de l’Union.

Constatant que de nouveaux partenaires, tels que les vendeurs d’eau ou les petits systèmes d’approvisionnement en eau qui ne font pas partie de la gestion générale de l’eau, sont apparus en raison de la lenteur des investissements ou de la pénurie d’équipements dans nos pays, M. Traoré Zakari a estimé qu’un nouveau partenariat était nécessaire « pour couvrir les zones qui sont restées intactes et, en fin de compte, pour permettre aux consommateurs, qu’ils dépendent de nos services ou d’autres services, d’être satisfaits. »

1- Changement de cours

Le 25 avril 2003 au Cap, en Afrique du Sud, l’UAWS a changé de cap. Les statuts et le règlement intérieur ont été modifiés. L’UAWS a changé de nom pour devenir l’Association Africaine de l’Eau (AAE) en français et African Water Association (AfWA) en anglais.

3- Partenariats entre services d’eau (WUP)

Le Partenariat pour les services d’eau (WUP) est un programme régional africain de renforcement des capacités axé sur les services d’eau urbains (y compris les pauvres). Il s’agit d’un programme conjoint initié par les institutions suivantes : l’Association africaine de l’eau (AAE), le Centre régional pour l’eau et l’assainissement à faible coût (CREPA), Training, Research and Networking for Development (TREND) et la Banque mondiale. Le programme a été lancé en juillet 1996 lors d’une conférence internationale sur la réforme du secteur de l’eau en Afrique. En plus de ces agences fondatrices et dans le contexte plus large de la mise en œuvre du programme, le WUP considère toutes les agences qui apportent leur soutien à la mise en œuvre de ce programme comme des partenaires.

2- Des organes plus dynamiques

  • Pour devenir plus dynamique et se donner les moyens de relever ses nouveaux défis, l’UADE a restructuré ses organes.

    • Depuis 2000, des membres individuels (personnes physiques ou morales, à savoir des professionnels, des universitaires et des chercheurs, dont les travaux sont liés au secteur de l’eau potable, de l’assainissement et de l’environnement) ont rejoint l’Union.
    • Le nombre de membres du Conseil exécutif est passé de 10 à 12 depuis février 2002 à Libreville.
    • Depuis l’Assemblée générale du Cap (2003), le Secrétaire administratif est devenu le Secrétaire général..

Conclusion

Après 31 ans, l’AAEA a décidé de changer de cap en initiant une autre étape de sa croissance. Désormais connue sous le nom d’Association Africaine de l’Eau (AAE), elle veut gagner le défi d’un partenariat pour l’accès durable des populations africaines aux services d’eau potable et d’assainissement.