Description
Les changements climatiques constituent une véritable crise à laquelle le monde fait face aujourd’hui. Les menaces sont réelles et ses impacts sont vraiment catastrophiques et ils sont plus durement ressentis dans les pays en voie de développement. Inondations, sécheresses extrêmes, fréquence accrue de cyclones, phénomènes climatiques extrêmes sont le quotidien des populations de ces pays. Les catastrophes climatiques sont en évolution croissante dans le monde au fil des années. Elles entrainent des pertes et préjudices dont l’ampleur ne cesse de croître au fil du temps.
Les effets du changement climatique, combinés à la croissance démographique et à l’urbanisation, ont des impacts sanitaires, sociaux et économiques majeurs sur les populations.
Alors même qu’elle contribue le moins aux causes du changement climatique, l’Afrique demeure le continent le plus vulnérable, notamment dans les secteurs de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, l’agriculture et dans bien d’autres secteurs.
Spécifiquement au niveau de l’EHA, l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement sont particulièrement affectés par les sécheresses et la raréfaction des ressources en eau dans certaines régions. En effet, les changements climatiques nuisent aux possibilités de prédiction de la disponibilité et de la demande en eau, affectent la qualité de l’eau, augmentent les pénuries d’eau et menacent le développement durable à travers le monde. Le recul de la disponibilité des approvisionnements en eau, la pollution des sources d’approvisionnement en eau des populations, l’inondation des ouvrages d’assainissement etc. font peser une menace certaine sur la durabilité des pratiques en matière d’eau, assainissement et hygiène, bref sur le droit humain à l’eau et à l’assainissement. Le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) avait adopté la résolution n°64/292 reconnaissant le droit à l’accès à une eau potable, salubre et propre en ces termes : « Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme ». Le conseil des droits de l’homme a repris ces dispositions dans une résolution A/64/L.63/Rev.1 et indiquait que « le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme ».
Les changements climatiques compromettent donc l’atteinte des droits humains à l’eau potable et à l’assainissement aux populations et en l’occurrence aux plus vulnérables puis ajoutent une pression supplémentaire à l’accomplissement des cibles en matière de santé publique.
Les impacts du changement climatique ont non seulement des répercussions sur les ressources en eau, l’accessibilité et la continuité des services d’eau et d’assainissement mais agissent également sur les secteurs utilisateurs de l’eau.
Les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau de la planète sont connues et documentées. Plusieurs rapports du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) font mention du réchauffement des températures des océans, de la fonte des glaciers, de la montée du niveau des mers, des événements climatiques extrêmes avec l’alternance de sécheresses et d’inondations, etc.
L’adaptation au changement climatique est un enjeu crucial pour les services essentiels, qui sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques. Des efforts d’atténuation du réchauffement climatique peuvent également être mis en œuvre. Cependant, les décideurs et praticiens de terrain peinent à s’approprier ces notions, qui reposent sur un exercice d’anticipation difficile compte tenu des incertitudes sur les scénarii de changement climatique et sur la survenue des aléas climatiques. Il est donc nécessaire que l’ensemble des acteurs comprennent mieux ces risques et se mobilisent pour faire évoluer et adapter leurs pratiques sur le terrain.
En 2015, avec l’Accord de Paris, les Etats se sont engagés à contenir le réchauffement planétaire dans une fourchette comprise entre 1,5 °C et 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Les Contributions déterminées au niveau national (CDN) se trouvent au cœur de cet Accord. Elles définissent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique.
Conformément à cet Accord, tous les pays signataires ont l’obligation d’élaborer leurs Contributions Déterminées Nationales (CDN) qui constituent des plans d’actions climatiques pour s’adapter et lutter contre le changement climatique.
Ces actions climatiques joueront un rôle déterminant dans l’atteinte ou non des objectifs à long terme de l’Accord de Paris et du plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre, dans les meilleurs délais, par les Parties. Elles joueront également un rôle déterminant pour la réalisation ou non des réductions rapides de ces émissions après le plafonnement, conformément aux meilleures données scientifiques disponibles, de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle. Il est entendu que le plafonnement prendra davantage de temps pour les Parties qui sont des pays en développement. Il est aussi admis que les réductions seront effectuées sur la base de l’équité
et dans le contexte du développement durable ainsi que de la lutte contre la pauvreté, qui sont des priorités de développement cruciales pour de nombreux pays en développement.
Chaque plan climatique reflète l’ambition du pays concerné pour réduire les émissions et tient compte de ses circonstances et capacités internes. Et tous les cinq (5) ans, les pays ont l’obligation d’actualiser leur CDN. Ainsi plusieurs pays se sont lancés dans cet exercice et ont soumis au cours de l’année 2021 leur CDN actualisées. Les pays de la CEDEAO ne sont pas en marge de ce processus. Les 15 pays de la CEDEAO ont révisé leur CDN après la COP de Paris et pris des engagements en matière d’adaptation et atténuation au CC.
L’Accord de Paris, dans son article 12, demande également aux pays de coopérer en prenant, selon qu’il convient, des mesures pour améliorer l’éducation, la formation, la sensibilisation, la participation du public et l’accès de la population à l’information dans le domaine des changements climatiques.
Compte-tenu de l’importance et du rôle central de l’EHA dans la réponse aux défis de développement dans les secteurs essentiels, les structures SWA et JVE ont initié une étude en vue de faire ressortir la prise en compte du secteur de l’EHA dans ces CDN.
Ce document présente les résultats de cette étude. Il est structuré comme suit :
- la première partie présente la CEDEAO ;
- la deuxième partie présente les objectifs de l’étude et la méthodologie adoptée pour la conduite de l’étude ;
- la troisième partie est consacrée à l’EHA et aux Changements Climatiques ;
- la quatrième partie présente les résultats de l’évaluation de la prise en compte de l’EHA dans les CDN des pays de la CEDEAO ;
- la dernière partie met en relief les remarques et recommandations pour la prise en compte effective de l’EHA dans le processus d’atténuation et d’adaptation au changement
Ce document a été élaboré par l’ONG JVE. Son amélioration et sa consolidation ont été réalisées en collaboration avec M. Im’rana SANT’ANNA, Consultant Indépendant.
Reviews
There are no reviews yet.