Description
Offrir de l’eau potable et des services d’assainissement aux citoyens constitue l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les gouvernements africains. La question de l’accès à une eau potable et à de meilleurs services d’assainissement est très bien décrite et définie comme une priorité dans les divers documents de politique générale, documents de stratégie, déclarations et conventions aux niveaux national, continental et international. Pourtant, on ne sait toujours pas exactement si l’accès durable à une eau potable et à des services d’assainissement de base a reçu l’appui financier et les autres aides de la part des décideurs politiques et des donateurs en Afrique subsaharienne. Une autre question encore plus pressante est de comprendre comment les gouvernements africains ont utilisé l’aide publique au développement (APD) disponible, allouée au secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement (AEPA), afin de garantir les plus hautes performances possibles et la prestation de services AEPA aux citoyens. Dans ce contexte, le présent rapport fournit une analyse approfondie du rôle, de l’importance et du ciblage de l’aide au développement pour l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement.
Selon ce rapport, les flux des décaissements nets de l’APD ont plus que doublé en termes réels depuis 1980, cette augmentation s’étant principalement manifestée au cours des 10 dernières années. En 2008, la région a reçu 27,5 % des flux des décaissements nets de l’APD à destination des pays en développement, soit une enveloppe globale de 24 milliards dollars E-U qui représente 2,4 % du PIB de l’Afrique subsaharienne. Les décaissements bruts de l’APD dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique subsaharienne sont passés de 757 millions $ É-U en 1995 à 1,438 milliards en 2008. D’autres éléments du rapport indiquent que l’augmentation de l’aide n’a cependant pas engendré les progrès escomptés dans l’offre d’une eau potable et de meilleures installations d’assainissement aux populations de cette région.
L’accès à l’eau courante en Afrique subsaharienne reste généralement faible. Il s’est amélioré de façon marginale, passant de 15 % en 1990 à 16 % en 2008. Au niveau national, les chiffres montrent toutefois des variations significatives, certains pays affichant de bonnes performances par rapport aux autres. À titre d’exemple, le Botswana, les Comores, Djibouti, la Gambie, Maurice, la Namibie et l’Afrique du Sud ont tous enregistré un taux d’accès supérieur à 90 %. De la même façon, l’accès à de meilleures installations d’assainissement reste généralement faible. Seuls le Botswana, la Gambie, Maurice et l’Afrique du Sud affichaient des taux d’au moins 60 %. Dans 10 pays (le Bénin, le Burkina Faso, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Ghana, Madagascar, le Niger, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo), le taux d’accès aux installations était inférieur à 15 %. Le groupe de pays affichant de bonnes performances n’a pas les mêmes résultats pour l’accès à l’eau et pour l’accès aux installations d’assainissement. Par exemple, le Burkina Faso et le Ghana ont accompli des progrès remarquables concernant l’accès à l’eau potable, mais ils n’ont enregistré que de légères améliorations pour l’accès à l’assainissement. Les mauvais résultats du secteur AEPA s’expliquent par les faibles capacités des destinataires de l’aide, l’appui insuffisant des gouvernements, et l’insuffisance du suivi et de l’évaluation.
Le présent rapport fournit des informations utiles qui serviront aux pays membres régionaux (PMR), aux activités de la Banque et aux organismes donateurs pour concevoir et mettre en œuvre les stratégies futures d’aide au développement et les actions à mener pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique subsaharienne. Ce rapport devrait rendre plus efficace l’utilisation de l’aide au développement et contribuer à améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique subsaharienne.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont pris part à cette étude. Enfin, nous recommandons ce rapport à nos lecteurs, en particulier aux décideurs politiques, aux praticiens du développement, aux chercheurs et aux autres parties prenantes du secteur de l’eau et de l’assainissement.
Reviews
There are no reviews yet.